Malgré les promesses, une protection de l’enfance en danger !

Le jeudi 30 juin 2022, la syndicat CFDT Interco 49 et la CGT ont appelé les personnels DGA Développement Social et Solidarité du Conseil Départemental de Maine et Loire à faire grève et à se rassembler de 12h à 14h devant l’hôtel du département, Bd. Foch.

En effet, depuis des années, les personnels de la protection de l’enfance interpellent quant à leurs conditions de travail et à l’insuffisance de moyens pour répondre aux besoins des familles. Mme DABIN, présidente du Conseil Départemental depuis un an, met en avant sa volonté de faire avancer le dossier de la protection de l’enfance dans le Maine-et-Loire. Pourtant, malgré ses nombreuses déclarations, la situation continue de se dégrader de façon dramatique.

Dans les faits et dans l’exercice des missions, la situation se détériore pour les enfants et les agents.

Nous constatons qu’assurer un service de qualité à moyens quasi constants dans un flux montant est un leurre.

Face à :

  • Une augmentation des informations préoccupantes et des évaluations qui a été recensée sur l’année 2021 dont plus d’une centaine de ce fait en attente de traitement.
  • Près de 2000 actions éducatives en milieu ouvert en cours : plus que la capacité autorisée d’où des délais d’attente jusqu’à 9 mois.
  • La difficulté des agents en Maison Départementale des Solidarités, de la PMI et des éducateurs de prévention pour mettre en œuvre leurs missions de prévention car ils sont eux aussi sollicités pour pallier aux manques de moyens des services de protection.
  • 2300 enfants mineurs confiés au Département 49.
  • 366 jeunes majeurs de 18 à 21 ans.
  • Plus d’une centaine d’enfants non accueillis faute de places avec un danger avéré au domicile, plus d’une centaine, sont également « mal accueillis » à savoir dans des lieux non adaptés (hôtel – gîte – dispositif relai avec des changements de lieux d’accueils hebdomadaires) 
  • Un dispositif d’accueil d’urgence inopérant et sous-dimensionné avec des durées de séjour conséquentes qui ne permettent plus les accueils d’urgences 
  • Des familles d’accueil en nombre insuffisant et épuisées faute d’accompagnement suffisant. Ces dernières risquent de ne pas pouvoir prendre leurs congés cet été du fait de la saturation du dispositif d’accueil.
  • Un travail et une énergie colossale à gérer ces pénuries à la source d’une usure professionnelle croissante.

Chez les agents, le risque psychosocial est patent : épuisement, perte de sens, « Burn out », « Brown out », sentiment d’échec à accomplir les missions, inefficience.

Les agents revendiquent :

– Des lieux d’accueil adaptés (200 places) pour garantir la protection et un redimensionnement du dispositif d’accueil d’urgence.

Des moyens conséquents en personnel avec la revalorisation des rémunérations qui permettent la stabilisation des équipes.

Malgré l’engagement de ses professionnels, le Département ne protège plus les enfants qui lui sont confiés, enfants qui sont les adultes de demain.

Nous n’avons pas encore les nombre des agents ayant fait grève mais le mouvement a à priori largement été suivi et une centaine d’agents se sont retrouvés rassemblés pour manifester devant le Conseil Départemental le jeudi 30 juin.

Une délégation des représentants du personnel a été reçue par Madame DAMAS la veille et Madame DABIN a reçu une délégation de 10 agents à l’issu du rassemblement.

Nos élus nous assurent que nos préoccupations sont aussi les leurs…

Alors vont-ils enfin se décider à se mettre réellement et concrètement au travail pour créer ces 200 places d’accueil manquantes ? Vont-ils réellement mettre la main à la poche (ils en ont les moyens financiers) pour revaloriser la rémunération de leurs personnels médico-sociaux ?

La balle est dans leur camp…