Le projet EcoPêche 2 a pour objectif de poursuivre l’évaluation des performances multicritères de vergers de pêche nectarine économes en produits phytopharmaceutiques conçus et plantés dans le cadre du projet EXPE EcoPêche 1 (2013-2018). Il visera aussi à explorer la faisabilité de nouveaux systèmes agro-écologiques et technologiques très ambitieux.

Enjeux et objectifs

L'objectif du projet Ecopêche 2 (2019-2023) est de concevoir des vergers de pêche-nectarine très économes en produits phytosanitaires. Les systèmes de production mis en place doivent permettre, par la mise en place de différents leviers d'action (modalité Eco +) :

• de réduire les Indices de Fréquence de Traitement (IFT) de 70 à 80 % environ par rapport au mode de production de référence (conduit en Protection Fruitière Intégrée) ;
• de produire des fruits avec 0 résidus de pesticides ;
• de ne pas utiliser de traitement herbicide ;
• de n'utiliser des traitements à base de produits phytosanitaires hors biocontrôle qu'en dernier recours avec, à terme, un objectif d'IFT hors biocontrôle inférieur ou égal à 4.

La production de fruits de haute qualité et l’obtention de résultats économiques assurant la durabilité des exploitations font également parties des objectifs recherchés.

D'autres système de culture sont évalués dans le cadre de ce projet :

Les partenaires du projet : le CTIFL, Bellegarde (30), la SEFRA, Etoile-sur-Rhône (26), la SICA CENTREX, Torreilles (66), la station Sud Expé, Saint Gilles (30), l'INRA PSH Avignon, et l'INRA Gotheron évalueront, sur des vergers dédiés spécifiquement à ce projet, des combinaisons de leviers permettant d'atteindre ces objectifs.

Stratégies testées 

Les stratégies utilisées mobilisent différentes méthodes d’action :

• Prophylaxie (suppression des organes végétaux touchés) ;
• Structure du verger : dès l'implantation du verger, un certain nombre de choix technique doivent permettre de réduire les risques de développement de maladies et de mieux gérer les adventices (bâches tissées au sol pour s'affranchir de désherbage chimique et mécanique ; système d'irrigation en goutte à goutte pour réduire l'humidité dans la micro parcelle) ;
• Barrières physiques : (glu contre les forficules, argile contre les pucerons …) afin de réduire l'usage des produits chimiques de synthèse,
• Biodiversité fonctionnelle : la régulation naturelle des ravageurs sera stimulée par la mise en place d'infrastructures agroécologiques (haies composites, bandes fleuris, plantes relais, piquets pour buses …) ;
• Substitution des intrants phytosanitaires « chimiques » par des produits de biocontrôle chaque fois qu’une alternative suffisamment efficace est disponible (confusion, insecticides microbiologiques…) ;
• Optimisation des traitements : l'utilisation d'appareils de pulvérisation à flux tangentiel doit permettre de réduire les volumes de bouillie utilisés pour une efficacité des traitements comparable et de limiter la dérive ;
• Prise de risque accrue (impasses de traitement, tolérance plus forte en termes de taux de déchets…) ;
• Intégration de nouvelles solutions techniques (traitement eau chaude en post-récolte, couverture de vergers par bâche anti-pluie…).

L'utilisation de techniques innovantes doit permettre de limiter les pertes de récolte au cours de la phase post-récolte et ainsi optimiser le résultat technico-économique.

Résultats attendus

Les systèmes seront évalués sur leurs performances agronomiques, technico-économiques et environnementales par rapport aux résultats obtenus sur des parcelles témoins ou par rapports aux références techniques régionales.  
 
Le projet doit permettre de déterminer la faisabilité de stratégies de protection avec une forte réduction des produits phytosanitaires. Il s'agit d'évaluer l'intérêt des différents leviers, identifier les avantages et limites de ces techniques alternatives en conditions réelles de production et de proposer aux professionnels des solutions techniques transposables au sein de leurs exploitations.